Tout le monde connaît les lourds dégâts occasionnés par la Pyrale du buis (Cydalima perspectalis), originaire d'Asie et introduite accidentellement
en Europe dans les années 2000 : sa chenille, qui se nourrit exclusivement de buis -dont elle consomme les feuilles et l'écorce- fait des ravages dans les populations de Buxus, ornementales ou sauvages.
A fortiori sur les bonsaïs de cette espèce !
Mais la Pyrale du buis n'est pas la seule à présenter un danger pour les végétaux : d'autres chenilles de lépidoptères peuvent infester des plantes-hôtes d'espèces diverses et dévorer tout ce qu'elles trouvent pour grossir
rapidement avant de se transformer en papillons. C'est le cas des petites chenilles vertes notamment...
Comment s'en débarrasser ?
On peut bien sûr les retirer manuellement ; on peut aussi -paraît-il- faire des décoctions à base d'ail, de savon noir, de marc de café, de vinaigre blanc, de purin d'orties ou d'absinthe, d'huile essentielle de menthe poivrée...
Mais rien ne vaut l'efficacité de Bacillus thuringiensis (Bt), découvert en 1901 par un bactériologiste japonais qui recherchait la cause de l'infection puis de la mort des vers à soie, et le bacille de Thuringe -une bactérie
aérobie de forme allongée présente en faibles quantités un peu partout dans la nature (sol, air, eau, végétaux)- s'est très vite transformé en insecticide biologique.
L'activité insecticide de Bacillus thuringiensis réside dans la production, lors de la sporulation, de cristaux protéiques appelés δ-endotoxines (delta-endotoxines).
Ces cristaux ingérés par les parasites se retrouvent dans un milieu alcalin, une fois dans l'intestin des larves ; ils se dissolvent et se transforment en protéines toxiques, qui détruisent les cellules de la paroi intestinales
des insectes. En quelques heures, les insectes ne s'alimentent plus, l'organisme des insectes est envahi par les bactéries Bt. La prolifération des bactéries entraîne alors une infection générale ou septicémie, suivie de la
mort du parasite dans les jours suivants. Imparable !
On trouve les larvicides à base de Bacillus thuringiensis sous de multiples labels :
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ATTENTION tout de même : Bacillus thuringiensis élimine les futurs papillons pollinisateurs ! Une chenille est un papillon en devenir et certains d'entre eux sont menacés de disparition, comme le grand machaon
(ci-dessous).
Si les chenilles monophages (comme la Pyrale, la Processionnaire du pin, la Processionnaire du chêne ) ne dévorent les feuilles que d'une seule espèce de plante et doivent être éradiquées pour ne pas mettre en danger la santé
de l'arbre, la majorité des autres chenilles se régalent de n'importe quelle plante, avec une préférences pour les orties : il suffit d'en avoir dans un coin du jardin pour mettre à l'abri les bonsaïs de leur
appétit vorace. |