LA LANGUE JAPONAISE
La langue japonaise combine 3 systèmes d'écriture différents : les kanji d'une part, et d'autre part les kana, constituant deux syllabaires : hiragana et katakana.
On peut aussi mentionner les rōmaji, caractères de l'alphabet latin utilisés pour transcrire le japonais.
1. Les kanji
Les kanji sont des caractères importés de Chine au début du V° siècle puisque, si les Japonais avaient une langue, ils ne possédaient pas de système d'écriture.
Les kanji désignent chacun un objet ou un concept, et une partie d'entre eux -faisant partie du vocabulaire de base- sont des pictogrammes (c. à d. constitués par des images stylisées représentant l'objet ou l'idée) qui se sont simplifiés au fil du temps :

un

deux

trois

arbre

forêt

montagne

eau

rivière

être humain

main

bouche

haut

bas

milieu - dedans

droite

gauche

Les kanji peuvent se combiner entre eux pour créer de nouveaux mots :

eau sui
+

pierre seki
=   suiseki, c. à d. pierre [travaillée par l'] eau, pierre de contemplation

Pour chaque kanji, il y a deux prononciations : le kun-yumi, qui est la prononciation japonaise, et le on-yomi, qui correspond à la prononciation chinoise :
Voici un exemple avec un kanji, qui signifie arbre et qui se prononce miki ou kan
(https://www.tanoshiijapanese.com/dictionary/)

Il existe plusieurs dizaines de milliers de kanji (idéogrammes, pictogrammes) mais il y en a 2136 d'usage courant, dont la liste est officiellement approuvée par le gouvernement et qui sont enseignés aux élèves au cours de leur scolarité.
2. Les kana : hiragana et katakana
Les hiragana et les katakana, qui contiennent 46 signes de base, sont des symboles phonétiques, qui représentent chacun une syllabe.
Ces syllabes peuvent être :
- une voyelle isolée : a, i, u, e, o (dans l'ordre japonais)
- la consonne isolée n (seule consonne qui peut se prononcer seule sans être suivie d'une voyelle)
- les combinaisons des consonnes "k, s, t, n, h, m, r, w" et de la semi-voyelle "y" avec les voyelles "a, i, u, e, o," : ka, ki, ku, ke, ko etc
- les combinaisons des voyelles avec les consonnes "g, z, d, b, p" qui sont obtenues en ajoutant des signes diacritiques (dakuten et handakuten*) aux combinaisons précédentes des consonnes "k, s, t, h" : ka --> ga / sa --> za / ta --> da ha --> ba et pa etc
dakuten = - handakuten =

Au niveau de la prononciation, il y a quelques principes à connaître :
"ch"
se prononce "tch"
"h"
est toujours expiré, comme en anglais
"g"
est toujours dur
comme dans "gare"
"n"
se prononce "n"
final ou devant consonne
se prononce "m"
devant m, b, p
"sh"
se prononce "ch"
"r"
se prononce entre "r" et "l"
"e"
se prononce "é"
"u"
se prononce entre
"eu" et "ou"
"u" est souvent l'équivalent de notre E muet
"ji"
se prononce "dji"
au début d'un mot
se prononce "ji"
au milieu d'un mot
"s"
se prononce "s"
comme dans "sale"
"fu" [hu]
se prononce "fou"
les voyelles écrites ensemble se prononcent séparément
ex. "daiza" = "da-iza"
les voyelles "i" et "u" sont généralement atténuées après les consonnes ch, h, k, p, s, sh, ts
(ex. kaimasu = ka-imass')
les syllabes à voyelles allongées se prononcent 2 fois plus longtemps
on les note : ā â aa / ī î ii / ū û uu / ē ê ee ei / ō ô oo ou
ex. "bonkei" = "bonké-é" / "jukou" = "juko-o"
en cas de consonnes géminées, on prononce
deux fois la consonne
avec un court temps d'arrêt entre les deux
ex. "chokkan" = "chok'kan"
3. Les rōmaji
Les rōmaji sont les lettres latines utilisées pour lire phonétiquement le japonais. Cela permet de pouvoir prononcer les mots qu'on ne peut pas lire en kana ou en kanji, si l'on n'a pas la moindre connaissance de la langue nippone :
kanji
hiragana
rōmaji
traduction
sensei
professeur, maître
Les rōmaji sont utilisés au Japon sur les panneaux de signalisation routière et sur les affiches publicitaires ; on les emploie aussi pour indiquer les noms des gares et des stations de métro, les noms et les prénoms sur les passeports, pour écrire certains sigles etc...

Les voyelles longues, si importantes pour la prononciation, sont indiquées de 2 façons :
soit on la surmonte d'un macron (petit trait), soit on remplace le macron par un accent circonflexe : ex. Tōkyō / Tôkyô.
4. Comment utilise-t-on kanji et kana ?
Tous les mots de la langue japonaise peuvent être écrits en kana (comme dans la colonne 1), mais dans l'usage on préfère mêler kanji et kana (comme dans la colonne 2):
1.
hiragana
2.
kanji
rōmaji
traduction
akai momiji o mita
j'ai vu un érable rouge

En général, les kanji portent les principaux sens ; les hiragana sont surtout réservés aux éléments grammaticaux (particules, terminaisons et morphèmes divers ; suffixes agglutinés aux verbes pour exprimer le passé et le présent, l'affirmation et la négation, et différentes nuances de sens) :
kanji
hiragana
rouge
érable
voir
terminaison adjectivale
particule indiquant la fonction
terminaison verbale du passé


Les katakana, de forme plutôt anguleuse, servent à écrire les chiffres, les onomatopées et les mots d'origine étrangère (par exemple , chīzu, de "cheese", "fromage" en anglais).

Les caractères japonais s'écrivent de deux manières : soit disposés en colonnes, de haut en bas et de droite à gauche (comme en chinois), soit horizontalement, de gauche à droite, de haut en bas (comme en français).
5. Quelques caractéristiques de la langue
il n'existe pas d'articles définis ou indéfinis
il n'existe ni genre (m/f) ni nombre (sing/plur)
seul le contexte peut donner une indication sur le nombre.
des particules invariables servent à indiquer la fonction du mot dans la phrase
le sujet est souvent omis quand il est évident (notamment quand on parle de soi-même)
le verbe se place à la fin de la phrase
après le sujet et les compléments
le verbe ne se conjugue pas
(une seule forme pour toutes les personnes)
dans la conjugaison, il n'existe que deux temps :
l'inaccompli
(= présent-futur, distingués par le contexte)
l'accompli
(= passé)







différents suffixes s'ajoutent au radical du verbe pour exprimer :
formes affirmative et négative formes polie ou neutre / familière
forme progressive
(être en train de faire)
forme volitive
(vouloir faire)
forme factitive
(faire faire)
forme potentielle
(pouvoir faire = être capable)
forme passive conditionnel etc
[clic ici : tableau des différentes formes verbales]
Une particularité : la numération
Pour indiquer le nombre d'objets, de personnes etc, le japonais utilise les chiffres, auxquels il ajoute un spécifique numéral (suffixe) variable selon la nature de ce qui est dénombré :
êtres humains
nin
âge [années]
sai
oiseaux et lapins
wa ou ha
animaux de petite taille
(chiens, chats, poissons...)

hiki
animaux de grande taille
(chevaux, ours, éléphants...)

tou
objets plats et fins
(feuilles, assiettes, draps...)

mai
objets technologiques
(ordinateurs, lecteurs MP3...)

dai
objets de forme cylindrique et allongée
(crayons, baguettes, arbres...)

hon
A noter qu'il y a bien d'autres catégories : très petits objets, vêtements, objets reliés, objets portés aux pieds, tranches, liquides dans des récipients, pilules et gélules, maisons et petits bâtiments, étages, durées (années, mois, semaines, jours, heures, minutes, secondes) etc.

Ainsi, pour désigner un groupe de 5 arbres, on utilisera go (5) + suffixe hon + yose (association, groupement) = gohon-yose ; pour parler de 5 plateaux à suiseki, on utilisera go (5) + suffixe mai + doban (coupe très plate)= gomai-doban