LES DIMENSIONS DES BONSAIS
  
Un bonsaï peut être de n'importe quelle taille (de 2,5 cm à 1,50 m en principe), pourvu que ce soit un arbre dans un pot qui ait l'apparence d'un specimen adulte dans la nature et qu'il reste transportable, même s'il faut plusieurs personnes pour le déplacer.
La première photo montre comment la maturité peut être atteinte aussi bien sur 15 cm que sur 90 cm de haut.
La seconde photo présente un Ulmus "mame", un Juniperus "kifu" et un Carpinus "chumono"
Les Japonais distinguent les bonsaïs selon qu'ils tiennent sur le bout des doigts, dans la paume, ou qu'on les porte à une main, à deux mains ou à quatre mains (c'est-à-dire à 2 personnes).
Ils se fient plus à l'impression dégagée par l'arbre qu'à un mètre -auquel ils n'ont jamais recours- pour vérifier que le bonsaï appartient à telle ou telle catégorie. Et cela se comprend : impossible de se référer à la hauteur réelle -en centimètres- d'un "bunjin" (lettré) ou à celle d'un arbre bas et trapu mais très large pour les classer ; c'est l'oeil qui seul peut juger !
Quoi qu'il en soit, les dimensions approximatives attendues sont ci-dessous précisées (sachant qu'elles sont extrêmement variables d'un auteur à l'autre et que personne n'est d'accord !).
Les plus petits des bonsaï sont les shito, appelés aussi keishi ( moins de 7,5 cm), et les mame (de 7,5 cm à 12-13 cm, voire 15 cm).
Ces arbres miniatures, dont les plus grands tiennent dans la paume de la main, sont fascinants, mais difficiles à tailler et à soigner en raison de leur hauteur très réduite ; ils nécessitent une attention constante, en particulier au niveau de l'arrosage.
          
Les shôhin (en principe jusqu'à 20 cm, mais parfois 2 ou 3 cm de plus, voire 25 cm), sont un peu plus grands, mais se portent à une seule main.
A cette échelle, on peut incorporer déjà beaucoup de détails dans l'aspect de l'arbre et donc le rendre plus proche de l'original.

Une exposition annuelle leur est consacrée à Kyoto : la Gafu-ten.

Cliquer sur l'image pour voir les photos de la Gafu-ten (en 2014)
        
Plus hauts que les précédents, on trouve les bonsaïs dont le format est très prisé : ce sont encore des arbres "à une main", mais leur taille permet de travailler la structure et la ramification avec beaucoup de finesse.
On donne le nom de komono ou, plus souvent, de kifu à ceux qui vont jusqu'à 30cm. Au-delà (jusqu'à 45 cm), on parle de chuhin.
Cependant, chez certains auteurs, le kifu est défini comme un arbre dont la taille va jusqu'à 40, voire 45 cm.
         
Ensuite on passe à la catégorie des arbres "à deux mains" : les chumono , (jusqu'à 60 cm), les ogata, (jusqu'à 1 m). Les dimensions de l'arbre permettent une reproduction extrêmement réaliste du modèle naturel et facilitent l'entretien, puisque l'alimentation en eau n'est pas aussi contraignante que pour des bonsaï plus petits. On trouve beaucoup de yamadori dans cette catégorie.

yamadori = arbre prélevé dans la nature
       
Les ômono ou dai (jusqu'à 120 cm) sont des arbres à "quatre mains", qui nécessitent donc la présence de deux personnes pour être transportés.
Ils sont moins fréquents que les précédents, sauf chez les professionnels... On trouve également beaucoup de yamadori dans cette catégorie.
   
Les plus grands bonsaïs sont le hachi-uye (jusqu'à 150 cm) et le niva gi ou impérial (plus de 150 cm).Ces arbres "à six ou huit mains", installés dans les patios ou à l'entrée des maisons japonaises, sont rarement déplacés.
Toutes ces catégories de bonsaïs -à l'exception des plus grandes- se retrouvent dans les expositions : les sohin sont obligatoirement présentés à plusieurs, dans des "armoires" spéciales ; les bonsaï de moins de 45 cm sont accompagnés d'un arbre secondaire, plus petit ; au-dessus de 45 cm, ils sont présentés seuls. Dans tous les cas, shitakuza, suizeki ou kakemono complètent la présentation.

Cliquer sur l'image pour découvrir les shohin, komono, chumono et omono de la prestigieuse Kokufu-ten (en 2014)