Voici des présentations en tokonoma, réalisées à l'European Bonsai-San show (édition 2013) |
COMMENT PRESENTER BONSAÏ, SHITAKUSA et KAKEMONO ? | |
L'espace de présentation, inspiré du tokonoma, est clairement délimité en largeur et en profondeur (1m 80* x 0m 80-0m 90) et il présente aussi une hauteur virtuelle de 1m 20. L'association du bonsaï, du shitakusa et, éventuellement, du kakemono, permet d'inscrire la composition dans trois plans (premier et deuxième plans, arrière-plan) et oblige l'oeil du spectateur à naviguer de l'un à l'autre, comme devant un paysage naturel, pour en découvrir l'harmonie et la cohérence. Tout l'espace (largeur, profondeur, hauteur) doit donc être harmonieusement utilisé pour suggérer un paysage et, afin de susciter une émotion visuelle, la composition doit être définie par le dynamisme et l'équilibre. * à noter que le plus souvent, dans les expositions, la largeur se réduit à 1m 60, parfois à moins encore, ce qui nuit à la présentation... |
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L'arbre n'est jamais centré car, avec deux espaces égaux situés de part et d'autre, on perdrait en dynamisme : il est placé de façon asymétrique, à droite ou à gauche. De plus, il est obligatoirement positionné de manière à laisser de l'espace du côté du mouvement de l'arbre, défini par l'EVIP (espace vide intérieur principal) : autrement dit, l'arbre "regarde" vers le centre de la composition. | |
La présentation du bonsaï est équilibrée par l'ajout d'un shitakusa (suiseki ou tenpai) soigneusement choisi pour avoir un impact visuel important malgré sa taille (pot de
teinte vive ou plante fleurie, par exemple) et dont le positionnement précis sera déterminant pour contrebalancer la masse importante du bonsaï : ni trop près, ni trop loin - et surtout pas sur le même plan que
l'arbre. Le kakemono ou kakejiku, facultatif et qui se justifie avec un bonsaï de peu de volume, est placé exactement au milieu de l'espace de présentation. Il peut être très légèrement recouvert par l'arbre, ce qui l'intègre davantage dans la composition d'ensemble. Il doit rester discret et ne pas focaliser l'attention. D'ailleurs, d'une manière générale, aucun élément de la présentation ne doit attirer le regard au détriment des autres. |
Trois présentations qui illustrent parfaitement dynamisme et équilibre Un seul clic sur les images pour les agrandir, un clic n'importe où pour fermer la photo |
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Pour que l'arbre puisse remplir l'espace en hauteur, il est surélevé sur une tablette, ce qui permet aussi de placer le point focal du bonsaï à hauteur des yeux. Plus l'arbre est grand, plus le support
est bas, sauf pour les cascades et semi-cascades qui sont nécessairement posées sur des tablettes très hautes. D'une manière générale, aucun arbre, ni aucun shitakusa (ou suiseki ou figurine) ne reposent à même le sol : outre les tablettes, on peut utiliser des jita (rondelles de tronc d'arbre de moins d' 1 cm d'épaisseur) ou des ne taku (rondelles de tronc d'arbre avec les racines). On trouve même, parfois, des yatsuhashi (3 ou 5 planchettes de mêmes dimensions, accolées l'une à l'autre mais positionnées de façon asymétrique) ou des supports en bambou, ces derniers étant en principe réservés à la saison estivale. Images non cliquables |
Les tablettes doivent avoir une longueur et une largeur égales à la longueur/la largeur du pot plus 2 fois sa hauteur. Cette règle est toutefois à nuancer : elle ne peut pas s'appliquer à un pot très profond,
sous peine d'avoir une tablette trop grande et disproportionnée ; en tout cas, il doit rester entre 1/5 et 1/4 d'espace libre de tous les côtés et les bords des pots ne doivent pas toucher la rainure du plateau. Les tablettes doivent également s'harmoniser avec le bonsaï : à arbre massif, pieds épais et puissants ; à arbre léger et aérien, pieds fins et élégants. Elles sont rectangulaires, carrées, rondes ou, plus rarement, octogonales : les pots ronds sont posés sur des tablettes rondes, octogonales ou carrées, mais une tablette ronde ne peut accueillir qu'un pot rond, de même qu'une tablette rectangulaire n'accueille qu'un pot de forme allongée, rectangulaire ou ovale. Les tablettes rondes ou octogonales doivent être positionnées de manière à ce qu'un pied se situe au centre, face au spectateur. Toutefois, avec un arbre particulièrement massif, on peut placer le support avec deux pieds en face avant. A noter que les tablettes à petits barreaux sont traditionnellement réservés aux feuillus, dont ils rappellent la fine ramification. Images non cliquables |
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La hauteur de la tablette marque celle du shitakusa, qui ne doit pas la dépasser (sachant qu'en cas de quelques pousses ou fleurs érigées, seul est pris en compte le plus gros volume de la plante). |
= PRESENTATION A 2 ELEMENTS OBLIGATOIRES Afin d'équilibrer la composition, l'arbre est obligatoirement accompagné d'un shitakusa, qui est positionné un peu en avant (parfois en retrait s'il est trop volumineux), et tous deux sont placés sur un support, sur lequel ils sont centrés. L'arbre est installé à mi-profondeur de l'espace de présentation, décalé à droite ou à gauche selon le sens de son mouvement, de telle façon que l'ensemble arbre/shitakusa soit centré et que l'arbre soit orienté vers le centre de la composition (croquis 1 et 2). Une cascade sera installée en peu en retrait de la ligne médiane et dirigée légèrement vers l'avant, en direction du shikatusa (croquis 3). Dans ce type de présentation à un grand arbre, si celui-ci et le shitakusa sont accompagnés d'un kakemono -celui-ci étant placé au centre de l'espace de présentation- les trois éléments doivent pouvoir être reliés entre eux par un triangle dont les côtés ne seront pas symétriques (=triangle scalène et non pas équilatéral). |
Voici quelques belles compositions à un arbre (Saulieu 2013). Les flèches marquent le mouvement de l'arbre, dirigé vers le shitakusa | ||