GLOSSAIRE DES TERMES JAPONAIS
QUELQUES REMARQUES SUR LA LANGUE JAPONAISE :
En japonais, il existe trois types de caractères : les kanji, les hiragana et les katakana.
Les kanji sont des caractères empruntés au chinois, qui ont chacun leur propre signification et correspondent à un mot. Les hiragana et les katakana sont des symboles phonétiques, qui représentent chacun une syllabe. Pour en savoir plus, cliquer ici
GLOSSAIRE PAR THEMES :
Arbre et parties de l'arbre - Arbres emblématiques du Japon - Arts, traditions et fêtes - Catégories de bonsaïs - Concepts japonais - En exposition - Nombres - Saisons - Soins, techniques et travaux - Styles des bonsaïs - Substrats
les noms sont écrits pour la plupart en kanji puis en hiragana
ARBRE ET PARTIES DE L'ARBRE
arbre
gi (plutôt ki)
    

arbre

On retrouve ce kanji dans certains termes désignant des styles : moyo-gi, bunjin-gi, tachi-gi
ju
   


arbre

C'est l'équivalent de ki.
On retrouve ce kanji dans certains termes désignant des styles : so-ju, sekijo-ju.
ki (ou gi)
    
arbre
kōboku
    
[ko : vieux / moku (même kanji que gi) : bois, arbre ]
vieil arbre
kobukan
    
[kobu : protubérance, gonflement /kan : tronc]
arbre au tronc noueux ou avec une loupe
matsu
    



















pin (Pinus), arbre résineux à aiguilles persistantes appartenant à la famille des Pinaceae.

Au Japon, on trouve des pins blancs ou goyomatsu (Pinus parviflora), des pins rouges ou akamatsu (Pinus densiflora) et des pins noirs ou kuromatsu (Pinus thunbergii).
Au Japon, la présence d'un pin est symboliquement très forte puisqu'il représente la victoire face à l'adversité, et chaque jardin japonais, même le plus petit, en possède un.
    
rakuyoju
      
[raku : tomber / yo : feuille / ju : arbre]
arbre à feuilles caduques
shinyōjū
    
[shin : aiguille / yo : feuille / ju : arbre]
conifère, arbre à aiguilles
shouhaku
    


[shou : pin / haku : chêne]
arbre toujours vert, au feuillage persistant

Ce terme désigne, entre autres, pins et conifères.
yamadori















[yama : montagne / verbe torimasu : cueillir, ramasser]
arbre sauvage, poussant dans la nature, prélevé pour être planté dans un pot et élevé comme bonsaï
bois morts
jin
    















moignon d'une branche morte écorcée, qui blanchit sous l'effet du soleil

Le jin peut être un bois mort naturel, qui apparaît quand une branche casse sous l'effet du gel, du vent, de la foudre ou du poids de la neige ; ou bien il peut être créé artificiellement pour améliorer le caractère d'un bonsaï.
shari
    












écorçage partiel du tronc ou d'une grosse branche, qui borde une veine vivante
    
tenjin
















[ten : ciel / jin : ?]
cime morte, écorcée, comme érodée par les intempéries ou frappée par la foudre
"Goshin", yose-ue de John Naka, avec ses 11 arbres aux tenjin
uro
    














trou, creux dans le tronc
branches et feuillage
eda
    
























































branche d'un arbre

Il existe un grand nombre de termes pour désigner précisément les différentes branches :
branches indispensables dans la formation d'un bonsaï :
1. première branche, la plus basse
2. deuxième branche
3. troisième branche
4. branche de face avant
5. branche arrière / branche donnant de la profondeur à l'arbre

ichino-eda est souvent aussi sashi-eda, la branche principale

otoshi-eda
branche descendante, tombant le long du tronc

uke-eda
branche d'équilibre (par rapport à la branche perçante), et qui est ici ramenée le long du tronc
gisei-eda, branche de sacrifice
ochi-eda, branche tombante pour équilibrer le mouvement du tronc
nagashi-eda, branche descendante
mawashi-eda, branche partant de l'arrière du tronc et ramenée sur un côté pour remplir un espace libre
D'autres termes énoncent les défauts des branches, entre autres :
hara-eda
hanen-eda
kata-eda
kannuri-eda
branche poussant à l'intérieur d'une courbe branche en forme de U branches parallèles branches opposées
kuruma-eda
futamata-eda
kasanari-eda
kosa-eda
branche en rayons de roue de vélo branche poussant en Y sur un plan vertical branches l'une sous l'autre du même côté du tronc branches se croisant
hijitsuki-eda
mikikiri-eda
tsukidashi-eda
umi-eda
umi-eda et mikikiri-eda sont considérées comme "gênantes", et l'esthétique classique exige qu'elles soient coupées l'une et l'autre. Mais Kawabe Takeo n'a pas craint de présenter un bonsaï avec des imi-eda à la Kokufu-Ten.
branche coudée ou retournée branche traversant l'axe du tronc branche pointant vers le spectateur
edaha
    
[eda : branche / ha : feuille]
feuillage
edawakare
    
[eda : branche / wakare, du verbe wakareru : se ramifier]
ramification
ha
    

feuillage : feuille ou aiguille de pin

On dit aussi happa.
ichino-eda
   
[ichi : un, premier / particule no / eda : branche]
première branche, c'est-à-dire la plus basse, celle qui émerge en premier du tronc
kuitsuki-eda
    















[kuitsuki : manger / eda : branche = branches mangées]
branches de complément, plus courtes que les autres branches et qui n'atteignent pas le profil de l'arbre

Ces branches équilibrent les branches principales, remplissent des vides et donnent un air naturel aux arbres.
maeeda
    
[mae : avant, en face / eda : branche]
branche en face avant
me
    
bourgeon
nino-eda
      
[ ni : deux / particule no / eda : branche]
deuxième branche, de contrepoids, qui équilibre la première branche
sashi-eda


















branche principale, la plus lourde, la plus longue, et qui donne du caractère au reste du bonsaï.

C'est le plus souvent l'ichino-eda, la première branche, qui est aussi la branche principale, mais ce n'est pas toujours le cas.
    
ushiro-eda
    


[ushiro : arrière, derrière / eda : branche]
branche arrière donnant de la profondeur à l'arbre

On dit aussi ura-eda [ura : dos]
tronc et racines
arakawa
    

















[ara : rugueux / kawa : écorce]
écorce rugueuse, profondément crevassée

L'Acer palmatum arakawa est un érable du Japon dont l'écorce toute craquelée, présente des plis longitudinaux petits et irréguliers, typiques de l'espèce.
    
atama
    
[signifie : tête]
cime, sommet de l'arbre
higene
    















[hige : barbe, moustache, touffe / ne : racine]
chevelu, motte de racines

Le pain racinaire est travaillé au fil des rempotages pour être constitué essentiellement de radicelles qui servent à absorber l'eau ; ces dernières permettent également le développement d'une fine ramification tertiaire.
hikine
    

















[hiki : tirer /ne : racine]
racine tirante

Dans le style "penché" ou "cascade", il y a des racines tirantes, longues, sur le côté "exposé au vent" -c. à d. du côté opposé à celui vers lequel se dirige l'arbre- et, de l'autre côté, de courtes racines d'appui (ukene) qui donnent l'impression de résister à la pression exercée par l'inclinaison de l'arbre.
   
ikimichi
   
[iki : vivant / michi : chemin, passage]
veine vivante sur un tronc
juhi
   
écorce
kan
   
tronc
karusu
    
cal
miki
    
tronc, équivalent de kan
ne
       
racine
nebari
      

















[ne : racine / bari : être en évidence]
racines visibles en surface, au-dessus du sol, formant la base de l'arbre avec le collet

Le nebari doit donner l'impression d'un ancrage solide de l'arbre dans le sol, avoir des racines assymétriques, de longueurs et épaisseurs différentes, pour paraître naturel.
Dans les styles classiques (chokkan, moyogi etc), les racines sont disposées en étoile, c'est à dire tout autour du tronc de manière irrégulière mais équilibrée :
       
dans les styles kengaï, fukinagashi et shakan, le nebari est plus développé sur le côté exposé au vent (racines tirantes -hikine- plus longues que les racines d'appui -ukene- qui poussent du côté opposé).
tachiagari
    














[début, commencement]
section initiale du tronc au-dessus du nebari, c'est à dire partie la plus basse du tronc, sans branches

Cette partie visible du tronc à partir du sol, qui doit être la plus conique possible, donne du caractère à l'arbre.
ukene
    














[uke : recevoir, soutenir / ne : racine]
racine de soutien (opposées aux racines tirantes hikine sur un arbre penché)
uwa-ne
    














[uwa : surface, extérieur, vers le haut / ne : racine]
racines apparentes, en surface
défauts
hatomune
    












[hato : pigeon / mune : poitrine, gorge]
"gorge de pigeon", défaut d'un arbre dont le tronc s'incurve pour former une courbe dirigée vers le spectateur, ce qui nuit à la perspective et à la profondeur

La ligne du tronc doit se situer derrière une ligne droite imaginaire entre le collet et la cime.
                  
sakasamiki
      













[sakasa : inversé, à l'envers / miki : tronc]
forme inversée du tronc, dont une partie est plus épaisse que la base = inversion de conicité (défaut)
      
yumikan
    
[yumi : arc / kan : tronc]
tronc cintré en forme d'arc (défaut)
ARBRES EMBLEMATIQUES DU JAPON
conifères
akamatsu
    
















[aka : rouge / matsu = pin]
pin rouge du Japon (Pinus densiflora) à longues aiguilles vert clair réunies par paires, qui tire son nom de son écorce brun-rouge qui se craquelle en plaques irrégulières au fil du temps

C'est un arbre de basse et moyenne montagne.
    
ezomatsu
    



















[Ezo (nom propre) / matsu : pin]
épicéa du Japon (Picea jezoensis), conifère appartenant au genre Picea et à la famille des Pinaceae.

Ezomatsu tire son nom de l'île d'Ezo, ancien nom de Hokkaido, l'île la plus septentrionale du Japon, où les naturalistes ont découvert les premiers spécimens.
C'est un arbre de haute montagne, caractéristique de la forêt tempérée humide.
goyōmatsu
    
















[go : cinq / yo : feuille /matsu : pin = pin à cinq feuilles]
pin blanc du Japon (Pinus parviflora, dont une variété est le Pinus pentaphylla), nommé d'après ses grappes de 5 aiguilles courtes

Ce pin est un arbre de montagne, qui pousse pousse à des altitudes allant de 1300 à 1800 m.
hinoki
    


















cyprès du Japon (Chamaecyparis obtusa) ou faux cyprès, appartenant au genre Chamaecyparis et à la famille des Cupressaceae, qui arbore un feuillage en forme d'écailles organisé en rameaux plats

C'est l'un des arbres les plus importants du Japon, vénéré depuis des siècles pour la beauté et la durabilité de son bois ; il était utilisé pour construire des sanctuaires et des temples shinto.
   
ichii
   















if japonais (Taxus cuspidata), appartenant à la famille des Taxacées

C'est un arbre d'une longévité exceptionnelle (certains auraient 2000 ans).
   
kuromatsu
    





















[kuro : noir / matsu : pin]
pin noir du Japon (Pinus thunbergii), appartenant au genre Pinus, l'un des symboles de la longévité pour les Japonais

C'est l'arbre qui a la plus grande "dignité" parmi tous les autres. En effet, au Japon, les essences sont classées par "dignité" décroissante -les feuillus venant derrière les conifères- et, parmi les conifères eux-mêmes, il en est de plus "dignes" que d'autres, le Taxus occupant la dernière place et le Pinus thunbergii la première ; le shuboku par excellence est donc le kuromatsu, qui est placé en haut de l'armoire à shohin.
    
shinpaku
    




















forme du genévrier de Chine (Juniperus chinensis), originaire du Japon

C'est un arbuste à croissance lente, avec un feuillage attrayant et une belle écorce, qui est donc particulièrement adapté à l'art du bonsaï.
Les shinpaku poussant à l'état sauvage sont devenus rares : on n'en trouve que dans des zones montagneuses reculées et quasi inaccessibles.
    
deux des exceptionnels shinpaku de Masahiko Kimura
sugi
    






















cèdre du Japon (Cryptomeria japonica), conifère proche du cyprès chauve et seul représentant du genre Cryptomeria

Le sugi, un des arbres sacrés du shinto(="la voie du divin", religion propre au Japon) , est l'arbre national du Japon, où il est communément planté autour des temples, avec de nombreux sujets impressionnants âgés de plusieurs siècles.
La célèbre avenue de cèdres de Nikko, dont la construction a débuté en 1625, est actuellement bordée d'environ 13 000 sugi sur une longueur de 37 km, ce qui lui vaut d'être reconnue comme "site historique spécial" et "monument naturel spécial" par le gouvernement japonais.
    
(photo de 1880)
feuillus
buna
    

















hêtre du Japon (Fagus crenata), de la famille des Fagaceae

Le buna est originaire du Japon et il y est l'un des arbres dominants des forêts de feuillus.
On trouve des forêts de hêtres classées monuments naturels nationaux au Japon, comme celle du bourg de Kuromatsunai (sud de l'île de Hokkaïdo) réputée dans tout le pays.
    
kaede
   















[kaeru : grenouille / te ou de : main]
érable trident ou érable de Bürger (Acer buergerianum), de la famille des Aceraceae, caractérisé par ses feuilles divisées en trois lobes

Il tire son nom japonais de la forme de sa feuille, qui évoquerait un pied de grenouille.
   
kāki
   

















plaqueminier du Japon (Diospyros kaki), arbre de la famille des Ebenaceae

Il porte des fleurs jaune crème au printemps puis des fruits de couleur jaune orangé, et son feuillage vire au rouge à l'automne.
Son nom scientifique vient du grec [πυρος : blé / Διος -génitif de Ζευς] et signifie "blé de Zeus".
keyaki
    

















zelkova du Japon (Zelkova serrata), arbre de la famille des Ulmaceae, aux feuilles dentelées lancéolées, appelé également tsuki.

Le keyaki se caractérise par un tronc court, qui se divise en un faisceau de plusieurs branches dressées qui forment une tête large et ronde.
        
kusaboke
    















cognassier du Japon (Chaenomeles japonica), arbuste épineux à feuilles caduques et à fleurs blanches, roses ou rouges, de la famille des Rosaceae.

C'est la variété naine que les Japonais appellent chojubai qu'on trouve en bonsaï.
    
momiji
    


















[= feuilles rouge foncé / vient de momizu : changer de couleur]
érable du Japon (Acer palmatum), caractérisé par ses feuilles palmées divisées en cinq lobes (parfois sept), et qui comporte trois sous-espèces : Acer palmatum palmatum, Acer amoenum, Acer matsumurae
         

Ce terme désigne aussi le changement de couleurs des feuilles, qui passent du vert au rouge ou au jaune à l'automne.
murasakishikibu
       


















[murasaki : violet, pourpre]
"arbre à bonbons" (Callicarpa japonica), arbuste appartenant à la familles des Verbenaceae

Ses minuscules fleurs très pâles, regroupées en inflorescences, apparaissent en été, et il se couvre à l'automne d'une multitude de baies rondes et brillantes, de couleur violette, pourpre ou rose.
C'est de sa fructification décorative que l'arbuste tire son nom scientifique, Callicarpa signifiant "beau fruit" en grec ([καλλος : beauté - καλος : beau / καρπος : fruit]
       
nioi kaede
      


















Premna japonica, petit arbre de la famille des Lamiaceae

Il produit en été de minuscules fleurs en grappes, laissant place ensuite à des fruits tout aussi minuscules, de couleur violacée.
Le nioi kaede est appelé à tort "érable de Bürger à bois parfumé" puisqu'il n'est pas apparenté au genre Acer, mais il tire son nom de la vague ressemblance de ses feuilles avec celles du kaede (= Acer buergerianum) et de l'odeur agréable bien particulière qu'exhale son bois lorsqu'on le casse.
      
nishikigi
      



















fusain ailé ou fusain ardent (Euonymus alatus), de la famille des Celastraceae

C'est un arbuste caduc qui porte de petites fleurs verdâtres au printemps, puis des arilles enfermées dans des capsules roses, jaunes ou orangées à quatre lobes, mais dont l'attrait principal est le rouge ou pourpre flamboyant que son feuillage arbore à l'automne.
Son nom "alatus", qui signifie "ailé", fait référence aux ailettes de liège qui courent le long de ses branches.
      
sakura
      


















cerisier japonais (Prunus serrulata), dont la floraison est un des événements naturels les plus marquants du printemps, donnant lieu à l'hanami ou "contemplation des fleurs".

La floraison des sakura est utilisée depuis des siècles comme métaphore pour souligner le caractère transitoire de la beauté et est liée à l'important concept esthétique japonais qu'est le mononoaware, c'est à dire le goût ou la sensibilité pour la nature éphémère de la beauté.
sanekazura
      
















Kadsura japonica, grimpante à feuilles persistantes, de la famille des Schisandraceae

Les plants femelles portent des fleurs solitaires, pendantes, jaune pâle, suivies de baies d'un rouge lumineux groupées en boules en automne.
    
satsuki
    



















azalée japonaise (Rhododendron indicum) de la famille des Ericaceae, plante de montagne qui fleurit au 5ème mois du calendrier lunaire (ce que signifie aussi le terme satsuki)

Il en existe plus de 1000 variétés, aux formes de fleurs et aux couleurs multiples (toutes les nuances de blanc, de rose, d'orange, de rouge ou de violet) ; certaines fleurs sont monochromes mais d'autres portent des rayures, des mouchetures, des bordures... Un seul arbre peut produire des fleurs de teintes totalement différentes et varier considérablement d'une année à l'autre.
    
tsuruumemodoki
    




















Celastrus orbiculatus : liane ligneuse de la famille des Celastraceae

Les plants femelles portent d'abord de petites fleurs jaune verdâtre insignifiantes, puis de nombreux fruits jaune vif dont l'enveloppe extérieure s'ouvre pour révéler une coque rouge charnue. Cette spectaculaire fructification lui vaut d'être souvent mené en bonsaï.
Son nom vernaculaire de "Bourreau des arbres" se réfère à sa propriété de grimper en s'enroulant fortement autour des arbres jusqu'à causer leur mort. Son nom spécifique "orbiculatus" fait allusion à ses feuilles rondes (ou presque rondes).
    
ume ou mume
    



















abricotier du Japon (Prunus mume), appartenant à la famille des Rosaceae et au genre Prunus

C'est un arbre à floraison hivernale, dont les fleurs -qui fleurissent directement sur le tronc sans pédoncules- apparaissent en janvier-février, signe de l'arrivée du printemps pour les Japonais.
Ce sont les pruniers qui ont donné naissance à la célébration du hanami (= contemplation des fleurs) à l'époque Nara (VIIIème siècle) et, si les cerisiers sont devenus aujourd'hui bien plus populaires, il existe encore une tradition de hanami concernant l'ume, précédant celui des sakura.
    
ARTS ET TRADITIONS
arts traditionnels
bonkei
    

























[bon : pot plat / kei : paysage]
représentation d'un paysage en miniature (sans plantes) sur un plateau aux bords légèrement relevés

On utilise des matériaux modelables (papier mâché, argile, keto, mélanges de sable et de ciment) pour réaliser les parties surélevées (berges de rivières, collines, falaises, montagnes), qui reçoivent ensuite des touches de couleurs ; les zones planes sont recouvertes, avec un petit tamis, de sable très fin de couleurs différentes pour figurer l'eau ou la végétation, avec toutes leurs nuances ; figurines et éléments de décor architecturaux sont ajoutés pour créer une scène plus réaliste.
Traditionnellement, le bonkei, paysage "sec", ne contient pas de matière vivante -ce qui le distingue du saikei qui ne comprend presque que des végétaux.
Le bonsei est une oeuvre d'art, qui s'expose dans la maison comme le bonsaï, le kusamono ou l'ikebana.
bonsai
    


[bon : pot plat / sai : plante]
littéralement : arbre [cultivé] en pot - art majeur japonais issu d'un art botanique chinois ancien appelé penjing

Le mot se prononce "bonn-ssaï" et non "bonn-zaï"
bonsaika
    
[bon : pot plat / sai : plante /ka : désigne une personne spécialiste dans un domaine - cf. karateka ou judoka]
personne pratiquant l'art du bonsaï
ikebana
   

















art de la composition florale, axé sur l'asymétrie, l'espace et la profondeur et obéissant à des codes esthétiques et spirituels précis

L' ikebana est apparu avec le bouddhisme au VIIème siècle et mêle symbolisme, philosophie et expression créative dans la recherche des lignes et des formes épurées qui le caractérisent.
   
kokedama
    


















[koke : mousse, lichen / dama : balle, boule]
plante dont les racines poussent dans une boule de terre argileuse recouverte de mousse, maintenue par des fils discrets

C'est une technique végétale récente qui est apparue au Japon au début des années 1990 et qui connaît un grand engouement probablement à cause de la facilité de culture et des qualités graphiques de ces plantes en boule.
    
kusamonō
    





















[kusa : herbe, plante /mono : chose]
oeuvre végétale minimaliste qui consiste en une petite plante herbacée, parfois fleurie, choisie pour sa silhouette et son élégance, et que l'on cultive en pot

On peut également avoir des compositions avec plusieurs plantes différentes.
Le kusamono peut être utilisé comme accompagnement d'un bonsaï, s'il est de petite taille (il prend alors le nom de shitakusa), mais il est souvent exposé seul dans le tokonoma, image de la simplicité et de la beauté éphémère de la vie.
    
niwaki
      

























[= arbre de jardin]
tradition ancienne, très codifiée, qui consiste à former les arbres afin de leur donner l'aspect de sujets âgés, en imitant le processus de vieillissement naturel (la taille en nuage n'étant qu'un aspect parmi d'autres [haubanage etc] du niwaki)

Dans le niwaki, on commence par éclaircir l'arbre par une taille drastique afin de pouvoir apercevoir l'arrière du paysage à travers lui et d'obtenir un effet de perspective traversante qui le mettra automatiquement en valeur. Les branches sont organisées en étages successifs distincts, avec un port horizontal ou légèrement incliné vers le bas, et sont totalement dénudées sur les deux tiers de leur longueur pour faire ressortir le tronc et l'architecture générale de l'arbre ; à leur extrémité, les plateaux, qui sont de forme aplatie et légèrement bombés sur le dessus, sont constitués uniquement de rameaux orientés vers le haut qui prennent naissance sur la partie supérieure de la branche.

penjing



















[même kanji que bonkei, mais "lu à la chinoise" = paysage en pot]
ancien art chinois consistant à créer un paysage miniature, en faisant pousser des arbres et des plantes dans un pot et en y associant divers éléments (pierres, figurines etc).

C'est cet ancien art chinois du penjing qui a donné naissance à celui du bonsaï proprement dit, où l'on élève en pot un arbre solitaire ou un groupe d'arbres.
sensei
    















[maître, aîné]
terme japonais désignant « celui qui était là avant moi, qui est garant du savoir et de l'expérience d'une technique ou d'un savoir-faire », autrement dit un maître qui dispense son enseignement à un élève.
Il est utilisé après le nom de la personne pour s'adresser par exemple à un bonsaika reconnu : Kawabe sensei, maître Kawabe.
suiseki
    

























[sui = eau / seki = pierre, rocher - pierre d'eau]
pierre façonnée par la nature et sans intervention humaine, aussi appelé pierre de contemplation

Le suiseki est remarquable par sa forme, sa couleur ou sa texture expressives, par ses proportions idéales, par l'équilibre harmonieux qui résulte de ses composants asymétriques, et surtout -ce qui le distingue d'un simple caillou- par sa capacité à suggérer tout un univers à l'échelle miniature : paysage, personnage, animal, objet etc
Le suiseki se présente sur un daiza -socle en bois- ou sur un suiban ou un doban -plateaux- remplis de sable ou d'eau.

"Un bon suiseki a le pouvoir de représenter aux yeux de l'homme, sur quelques centimètres, la terre entière et le cosmos"
Arishige Matsuura
fêtes et traditions
gafū-ten
    


















[gafu : ? / ten : exposition]
la plus grande et la plus prestigieuse exposition de bonsaïs de petite taille, qui présente plus de 500 arbres répartis en une bonne centaine de compositions, du shitō au shōhin -regroupés sous l'appellation "Mini Bonsai"- et du kifu au chūhin

Le Gafū-ten se tient depuis plus d'une quarantaine d'années dans l'ancienne capitale impériale, Kyoto, au Miyako Messe, et cet événement est organisé par la Japan Shohin Bonsai Association.
hanami
    





























[hana : fleur / mi : regarder]
contemplation des fleurs, en particulier celle des cerisiers lorsqu'ils entrent en pleine floraison au printemps
  Fête traditionnelle, organisée lors de l'éclosion des bourgeons des somptueux cerisiers japonais, les sakura, qui voit les Japonais affluer dans les parcs et jardins pour en contempler les fleurs, symboles par leur fragilité du caractère éphémère de l'existence.
La coutume du hanami remonte à l'ère Nara (710-794), lorsque les fleurs de pruniers, tout juste importés de Chine, deviennent au Japon un objet d'admiration ; puis, pendant l'époque Heian (794-1185), c'est au tour des fleurs de cerisiers d'être célébrées.
Pendant la dizaine de jours que dure cette magnifique floraison, tout le pays se plie à cette coutume, véritable rituel social... et gastronomique, avec pâtisseries, cafés et autres boissons aromatisées à la fleur de sakura ou spécialités traditionnelles qui se teintent de rose pour l'occasion, que ce soient les pâtes (udon) ou les gâteaux fourrés à la pâte de haricot rouge (taiyaki).
kokufū-ten
    



















[kokufu : capitale de province / ten : exposition]
la plus grande et la plus prestigieuse exposition de bonsaïs au monde, qui présente plus de 200 arbres du Japon et, depuis quelques années, d'artistes étrangers.

Trois catégories d'arbres y sont admises : les shōhin, les chūhin (medium-size) et les ōgata (large size).
Depuis 1934, elle a lieu chaque année en février à Tokyo, au Tokyo Metropolitan Art Museum, et un somptueux catalogue de l'exposition est édité annuellement.
momijigari
    

























[momiji : feuilles rouges / gari : chasse]
"chasse aux feuilles rouges" : c'est une tradition née pendant l'ère Heian (794-1185), célèbre pour ses arts (en particulier poésie et littérature) et considérée comme un sommet de la culture japonaise, qui consiste à admirer la beauté de ces feuilles lors du kōyō, désignant leur changement de couleur à l'automne ; cette coutume saisonnière continue d'attirer de nombreux visiteurs qui pratiquent le momijigari en pique-niquant sous les érables ou en se promenant dans les parcs.

Outre les érables, qui prennent des teintes allant du jaune au rouge vif, les gingkos sont également recherchés pour leur parure jaune d'or, lors du momijigari.
tokonoma
    



















alcôve au plancher légèrement surélevé par rapport au sol de la pièce principale (appelée washitsu), située à l'intérieur des maisons traditionnelles japonaises, et où l'on expose temporairement une calligraphie, une estampe, un bonsaï, un bouquet (ikebana), une plante (kusamono), une statuette (okimono ) ou un autre objet d'art.

Le tokonoma, de la taille d'un tatami (91 cm x 182 cm), est un espace esthétique et contemplatif, où le vide peut tenir une place aussi importante que les objets présentés.
CATEGORIES DE BONSAÏS
taille
jukou
   
hauteur d'un arbre
classification selon la taille
chūhin
    
















[chu : moyen, qui est au milieu, intermédiaire / hin : chose]
bonsaï de taille moyenne, de 35 à 45 cm

Le chūhin, en exposition, est présenté dans des compositions à deux arbres
C'est la deuxième catégorie des arbres exposés à la Kokufū-ten, avec les shōhin et les ōgata.

arbre classé meilleur chūhin au Bonsaï-san-show 2019
chūmono
    

















[chu : moyen, qui est au milieu, intermédiaire / mono : objet, chose]
se dit d'un bonsaï de taille moyenne, jusqu'à 60 cm

Le chumono est un "arbre à deux mains" (c'est à dire transporté par une seule personne) qui, en exposition, est présenté seul (avec un shitakusa).
    
dai
    




[dai : grand]
grand, imposant

Ce kanji sert à former d'autres termes, comme :
dai-shakan : bonsaï de style penché [shakan] au tronc fortement incliné
dai-kengai : cascade [kengai] extrême ou presque verticale
dai bonsai
    

















[dai : grand]]
grand bonsaï, jusqu'à 120 cm

Le dai bonsaï est un arbre à 4 mains, c'est à dire qu'il doit être porté par 2 personnes.

On dit aussi daiki [dai : grand / ki : arbre] ou daihin [dai : grand / hin : chose] .
hachi-uye
    















se dit d'un très grand bonsaï, de 100 cm à 150 cm environ.

C'est un bonsaï "à six mains" (c'est à dire requérant trois personnes pour être transporté ).
katate-mochi ou katade-mochi
    
















[katate : une (seule) main / mochi (de motsu : tenir]
bonsaï de 25 à 45 cm.

C'est une catégorie classée dans les bonsaïs moyens, obligatoirement présentés dans des compositions à deux arbres en exposition.
kifu
    

















se dit d'un bonsaï de 21 jusqu'à 35 cm.

Le kifu est un "arbre à une main". En exposition, il figure obligatoirement dans une composition à deux bonsaïs.

Kifu Bonsaï Awards
komonō
    
[ko : petit / mono : chose, objet]
se dit d'un bonsaï de petite taille, un peu plus grand que le shohin (jusqu'à 25 cm).
mame
    















[mame : miniature, minuscule]
bonsaï de 7,5 cm à 15 cm, qui tient dans la paume de la main

Il se présente dans une "armoire" (kazaridana) avec d'autres mame lors d'une exposition.
    
niva-gi
    


















[niwa : cour, jardin / gi : arbre]
se dit d'un très grand bonsaï, de 150 cm à 200 cm environ.

On lui donne aussi le nom d' "imperial". C'est un bonsaï "à huit mains" (c'est à dire requérant quatre personnes pour être transporté ), et les arbres de cette catégorie sont rarement déplacés.

"Domoto" : érable trident de 5 pieds (≈ 152 cm) - Pacific Bonsai Museum, près de Seattle USA
ōgata
      





[o : grand / gata : taille, type]
grand bonsaï, de 60 cm à 1 mètre

C'est un arbre "à deux mains", qui est présenté seul en exposition (avec un shitakusa).
C'est la troisième catégorie des arbres exposés à la Gafū-ten, avec les shōhin et les chūhin. Un mètre est la hauteur maximale autorisée dans cette exposition : tous ceux qui sont au-delà de cette limite sont systématiquement refusés.
ōmono








[o : grand / mono : chose]
grand bonsaï jusqu'à 120-130 cm

C'est un arbre "à quatre mains", c'est à dire qui nécessite la présence de deux personnes pour être transporté. L' ōmono est trop grand pour être exposé, du moins au Japon, où la hauteur maximale admise est de 1 m.
shitō
      












[shitō : bout du doigt]
bonsaï miniature jusqu'à 7,5 cm, qui tient sur le bout des doigts
    
shōhin
    



















[sho : petit / hin : chose]
bonsaï de petite taille, de 15 cm à 20 (voire, désormais, 23)

Le shōhin est un arbre "à une main" (c'est à dire que l'on peut porter avec une seule main), qui est présenté dans une "armoire" (kazaridana) avec d'autres shōhin lors d'une exposition.
C'est la première catégorie des arbres exposés à la Gafū-ten, avec les chūhin et les ōgata.
    
CONCEPTS JAPONAIS
mochikomi
    





ce terme désigne la patine du temps (vieillissement, maturité) apportée au bonsaï par toutes les années de culture en pot et par tous les travaux et soins réalisés au fil du temps (rempotage, taille, nettoyage, fertilisation, travail du bois mort etc) : ce qui lui donne son caractère et son aspect d'arbre vénérable

On dira d'un arbre qu'il a un "bon mochikomi", en remarquant la perfection des détails (nebari, écorce, ramification et végétation) et le parfait équilibre entre eux, résultat d'une longue adaptation aux conditions de vie offertes par un petit contenant.
sabi
      



caractère de ce qui est vieilli par l'usage ou altéré par les effets du temps qui passe

Le sabi est l'un des 2 principes du wabi-sabi -concept esthétique et spirituel très ancré dans la culture nippone- et désigne aussi bien la beauté des choses flétries ou fanées que le plaisir que l'on ressent dans la contemplation de ce qui est vieux et usé, patiné par le temps ou le travail des hommes.
wabi
    





caractère de ce qui est naturel, pauvre, simple, imparfait, humble, modeste, dépouillé ou dissymétrique

Nouvelle sensibilité esthétique, née au 15e siècle, étroitement liée à la cérémonie du thé devenue, sous l'influence du grand maître de thé Sen No Rikyu, une pratique raffinée d'où le luxe est banni et où la simplicité et l'imperfection des objets, dans un cadre totalement privé de superflu, confèrent à la cérémonie une beauté inégalable.
wabi-sabi
    


































concept esthétique et spirituel qui célèbre la beauté des choses humbles et imparfaites et leur impermanence

La première idée, c'est que l'harmonie réside dans le naturel et les imperfections qui viennent sublimer les choses, et non dans l'absence de défauts - la perfection étant perçue comme fade et dénuée d'intérêt, au contraire de l'asymétrie, du déséquilibre, de l'irrégularité, de la rugosité, des cassures etc ; la deuxième idée, c'est que le temps qui passe, en abîmant et en dégradant les choses, les rend bien plus appréciables : on prend en compte le passé de l'objet, son histoire et donc les accidents éventuels qu'il a pu connaître.
Ainsi, lié au wabi-sabi, le kintsugi est l'art de restaurer les céramiques ou les porcelaines fêlées ou cassées, non pas en dissimulant les réparations, mais au contraire en les mettant en avant par l'utilisation d'une laque saupoudrée d'or.

    


Le wabi-sabi s'applique aussi bien aux objets qu'aux paysages et aux êtres humains, il est partout : c'est la plénitude ressentie lorsque l'on regarde par exemple une jolie fleur à laquelle il manque un pétale, un bol en terre cuite grossier, un vase ébréché, un mur envahi de mousse, une porte à moitié vermoulue, un paysage brumeux, un visage couvert de rides profondes.

« Ce [= wabi-sabi] n'est pas la pleine lune, mais une lune qu'on entrevoit derrière des nuages ; ce ne sont pas des objets nouveaux et symétriques mais bien de vieux objets asymétriques. »
Ryotaro Matsumura, un maître du thé

« Wabi-sabi est la beauté des choses imparfaites, impermanentes et incomplètes. C'est la beauté des choses modestes et humbles. C'est la beauté des choses atypiques. »
Leonard Koren, auteur d'un livre sur le wabi-abi
EN EXPOSITION
présentation
kazari
    

















[kazari : ornement, décoration]
art d'exposer un bonsaï dans le tokonoma, incluant le choix de la plante d'accent, de la tablette (et, éventuellement du kakejiku), ainsi que la gestion de l'espace et la disposition des différents éléments les uns par rapport aux autres.
toriawase
    

















[assemblage, assortiment, combinaison]
art d'assembler les différents éléments que sont l'arbre, le pot, la tablette et la plante d'accent

Le mot est synonyme de kazari.
classification : les 3 catégories
gyo






















l'une des 3 catégories dans laquelle classer le tokonoma, mais qui s'applique aussi à l'arbre, au pot, à la tablette et à la plante d'accent : gyo s'emploie pour des formes arrondies et définit ce qui donne une sensation de douceur (arbres à fleurs, à fruits par ex.).

Gyo se distingue de shin et de so.
Ces catégories viennent de la calligraphie : shin est une écriture carrée, facile à lire, de style "régulier", utilisée pour les papiers administratifs ; gyo est une écriture semi-cursive et so une écriture très épurée.

tokonoma gyo présentant un arbres à fleurs
shin























l'une des 3 catégories dans laquelle classer le tokonoma, mais qui s'applique aussi à l'arbre, au pot, à la tablette et à la plante d'accent : shin s'emploie pour des formes rectilignes et définit ce qui donne une sensation de force, de robustesse (conifères, grosses satsuki par ex.).

Shin se distingue de gyo et de so.
Ces catégories viennent de la calligraphie : shin est une écriture carrée, facile à lire, de style "régulier", utilisée pour les papiers administratifs ; gyo est une écriture semi-cursive et so une écriture très épurée.

tokonoma shin présentant un conifère
so
























l'une des 3 catégories dans laquelle classer le tokonoma, mais qui s'applique aussi à l'arbre, au pot, à la tablette et à la plante d'accent : so s'emploie pour des formes épurées et ce qui est informel (style bunjin-gi par ex.)

So se distingue de shin et de gyo.
Ces catégories viennent de la calligraphie : shin est une écriture carrée, facile à lire, de style "régulier", utilisée pour les papiers administratifs ; gyo est une écriture semi-cursive et so une écriture très épurée.

tokonoma so présentant un lettré
éléments de la présentation
kakejiku
   


















[kake : suspendre sur un mur / jiku : rouleau suspendu]
rouleau de papier étroit et haut sur lequel figure une estampe, une peinture ou une calligraphie, et qui est déroulé verticalement pour accompagner une présentation dans le tokonoma

On dit également kakemono.
kakemono
   



[kake : suspendre sur un mur / mono : objet, chose]
peinture ou calligraphie sur soie ou sur papier, présentée en un rouleau qui se déroule verticalement et destinée à être accrochée dans le tokonoma pour accompagner une présentation

On dit également kakejiku.
maeoki
    




















[mae : en face / oki : placer]
arbre secondaire présenté à l'extérieur de l'armoire à shohin et qui doit renvoyer vers elle "toute l'énergie visuelle reçue" (Ronan Le Bras - N2).

Le maeoki a une importance toute particulière : il doit assurer l'équilibre de la présentation sans être "écrasé" par l'armoire ; de ce fait, un bonsai puissant, avec un mouvement très marqué, semble le plus adapté.
shitakusa
    
















[shita : bas, dessous / kusa : herbe, plante]
petite plante, dite d'accent ou d'accompagnement, présentée avec le bonsaï pour suggérer la saison du moment ou l'environnement dans lequel vit l'arbre dans la nature

Le shitakusa doit être discret et en harmonie avec le bonsaï ; il doit aussi montrer le mochikomi.
    
shuboku
    


















[shu : principal / boku : arbre]
arbre principal

Dans le cas d'une présentation de shohin, il est placé au sommet de l'armoire. Cette place est traditionnellement réservée à un conifère, et le shuboku par excellence est le pin noir du Japon, kuromatsu, puisque c'est l'arbre qui a la plus grande "dignité" parmi tous les pins et autres conifères.
tenpai
    















petite figurine, principalement en bronze mais qui peut également être en bois, en ivoire ou en céramique

Le tenpai peut se substituer au shitakusa pour accompagner un bonsaï en exposition.
    
supports
daiza
    















[daiza : support, piédestal, base]
socle en bois fait sur mesure pour servir de support à un suiseki dont, le plus souvent, il épouse étroitement la forme
doban












[do : terre, sol / ban : plateau, bol peu profond]
coupe très plate en bronze, remplie d'eau ou de sable, servant à présenter un suiseki pour le mettre en valeur -la pierre évoquant le plus souvent une île
jita














tranche de bois ou de loupe vernie, de faible épaisseur, sur laquelle on pose un shitakusa, un kusamono, une figurine ou un bonsaï
kazaridana
    





















[kazari : ornement, décoration / dana : étagère]
meuble à étagères où l'on peut exposer des objets, le terme désignant -dans le cas présent- l'armoire à shohin où les bonsaïs sont "mis en scène"

Il existe plusieurs types d'armoires, mais la plus populaire est celle de type "Fuji" qui, avec ses trois étages, symbolise un paysage avec une montagne : on trouve donc les arbres de plaine à l'étage inférieur (gedan), les arbres ayant des conditions de vie plus difficiles à l'étage intermédiaire (chudan) ; quant à l'étage supérieur (tenba), il est occupé traditionnellement par un conifère, qui est l'arbre principal (shuboku).
netaku
      















[ne : racine / taku : support]
rondelle de tronc d'arbre teintée, polie et vernie avec les racines, qui peuvent être plus ou moins longues et donc former un support plus ou moins haut.
      
suiban
    



















[sui : eau / ban : plateau, pot peu profond]
coupe en grès émaillé très plate, remplie d'eau ou de sable, utilisée comme support d'ornementation pour mettre le suiseki en valeur -la pierre évoquant le plus souvent une île
taku
    
















support pour l'exposition d'un bonsaï : ordinairement une tablette en bois
On dit aussi shoku

Il existe d'autres supports : ne-taku, jita.
yatsuhashi








support fait de 3 planchettes de mêmes dimensions, accolées l'une à l'autre mais positionnées de façon asymétrique : la première dans la direction de l'arbre, la deuxième légèrement décalée dans le sens inverse et la troisième à nouveau dans la direction de l'arbre
  On peut utiliser aussi 5 planchettes.
NOMBRES (utiles pour les noms des styles)
go
    
cinq
kyu
    
neuf [se dit aussi chuu]
nana
      
sept
san
      
trois

paire, deux
SAISONS
aki
    
automne
fuyu
    
hiver
haru
    


printemps

C'est le moment de l'année où les bourgeons végétatifs et floraux des arbres se développent pour laisser apparaître leur bourre, puis leurs feuilles et fleurs (haruba = débourrement).
natsu
       
été
seiikuki
[seiiku : croissance / ki : période, temps]
saison de croissance
SOINS, TECHNIQUES ET TRAVAUX
arrosage
hamizu
    
[ha : feuillage / mizu : eau]
brumisation du feuillage
kansui
   
arrosage
mizuyari
    
[mizu : eau / yari : donner, mettre]
arrosage
fertilisation
hachidama
    
[hachi : pot / dama : boule]
boulette d'engrais
hiryō
engrais, fertilisant
jusei
   
fertilisation
tamahi
    
[tama : boule, sphère / hi : ?]
boulettes d'engrais organique
greffe, bouture, marcotte, semis
metsugi
    
[me : bourgeon / tsugi : greffe]
greffe d'un bourgeon
netsugi
      
greffe de racine
sashiki
    
bouturage
tanemaki
    
[tane : graine, semence / maki : planter ]
semis
toriki
    
[tori : prendre, aller chercher / ki : arbre]
marcottage - on appelle toriki-mono un bonsaï obtenu par marcottage.
tsugiki
    
[tsugi : joindre, assembler /ki : arbre]
greffe, greffage - on appelle tsugiki shita une plante greffée
pincement et taille
chigohagiri
    


















[chigo : jeune / ha : feuillage / giri : ?]
suppression d'une pousse en laissant un petit moignon, pour corriger un entre-noeud trop long (sur un érable).

Les nouvelles pousses sont taillées au-dessus du précédent entre-noeud (qui délimite la connexion entre l'ancienne branche et la nouvelle, produite dans l'année en cours) et ne portent plus aucun bourgeon.

Cette opération génère un second bourgeonnement plus proche du rameau taillé : un certain nombre de pousses se développent, qui devront être sélectionnées et pincées
chigohazumi
    












[chigo : jeune / ha :feuillage / zumi : ?]
pincement de la pousse embryonnaire, qui s'effectue avec une pincette, pour stopper l'allongement de la pousse (sur un érable).

On enlève les écailles du bourgeon, puis les feuilles basales protectrices ou bractées, afin de pouvoir ouvrir la pousse et supprimer le bourgeon intérieur
         
edawokiru
    
[eda : branche / particule wo / kiru : couper]
taille
hagari
    



















[ha : feuillage / gari : ?]
défoliation, c. à d. suppression des feuilles en les coupant au niveau du pétiole.

La défoliation totale (zen-hagari), est conseillée pour les arbres en formation ; pour les arbres matures, on privilégie la défoliation partielle ou encore la défoliation sélective pour rediriger l'énergie vers les zones de l'arbre les plus faibles (par ex. la section apicale est défoliée, et on laisse les branches inférieures -plus faibles- se développer).
hagiri


















[ha : feuillage / giri : ?]
coupe d'une partie d'une feuille pour réduire la surface foliaire.

On plie délicatement la feuille le long de la nervure principale entre le pouce et l'index, et on coupe le limbe à la taille requise avec des ciseaux.
Le hagiri permet d'assurer une bonne aération et une bonne pénétration de la lumière dans les zones internes de la ramification.
        
hasukashi
    












[ha : feuillage / sukashi : faire une ouverture, laisser de l'espace]
éclaircissement du feuillage en ne conservant qu'une feuille -la plus petite- par paire

Le hasukashi permet d'assurer une bonne aération et une bonne pénétration de la lumière dans les zones internes de la ramification.
    
mekaki
    



















[me : bourgeon / kaki : casser]
sélection des bourgeons

Cette technique consiste à garder les bourgeons qui sont intéressants pour l'avenir de l'arbre et à éliminer les autres ; à supprimer les bourgeons en surnombre et à n'en garder que deux en bout de branche pour former une belle ramification.
L'objectif est que l'arbre ne perde pas d'énergie à développer des rameaux inutiles -coupés par la suite- et concentre la vigueur sur les parties à renforcer. Il s'agit également, au niveau esthétique, d'éviter un grossissement disgracieux du point d'attache que produiraient 3 ou 4 rameaux qui en seraient issus.
mekiri
    















[me : bourgeon / kiri : couper]
taille aux ciseaux des rameaux de l'année une fois lignifiés -en automne-, ce qui a pour objet de provoquer un fort bourgeonnement arrière, l'élimination du bourgeon apical désinhibant les bourgeons dormants.

Cette technique a un double effet : elle permet une ramification importante et une densification de la masse foliaire ; elle permet aussi de compacter l'arbre, en rapprochant le feuillage du tronc.
Le mekiri se pratique surtout sur les pins :
         
metsumi
    

















[me : bourgeon / tsumi : couper]
pincement que l'on effectue au printemps, sur tissus verts, en coupant les bourgeons terminaux ou les chandelles, pour égaliser les rameaux et équilibrer les forces.

Le metsumi permet de maintenir l'arbre dans sa forme et de lui conserver sa taille compacte, tout en favorisant la ramification, mais il a surtout un double effet : il ralentit la croissance des rameaux trop forts et permet le développement de rameaux faibles -parties intérieures et branches basses- qui, sans lui, finiraient par mourir.
Le metsumi se pratique sur tous les arbres, mais la technique est particulière sur les pins, où l'on doit respecter un certain ordre dans l'intervention selon les espèces :
         
rempotage et ligature
bon
    
pot plat en céramique pour plante
hachi
    
pot
hachiage
    
[hachi : pot / age : ?]
mise en pot
harigane
    
fil à ligaturer
harigane kake
    
[harigane : fil / kake : poser, appliquer]
pose de la ligature

meosae
    




[me : bourgeon / osae : contrôle]
ligature et mise en forme des nouvelles pousses pendant la saison végétative.

Le meosae permet de corriger la position des nouvelles branches produites, de leur donner du mouvement avant qu'elles ne deviennent trop grosses, et de mettre de l'ordre dans la ramification plus fine dans le but d'apporter davantage d'air et de lumière.
uekae
    
rempotage
STYLES DES BONSAÏS
style, forme
jukei
   
forme d'un arbre, style
oyako-sokan


















[oyako : père et fils / so : deux, paire / kan : tronc]
"père" et "fils" dans un double tronc

Le sokan doit être composé d'un arbre qui sera plus grand et plus fort, que l'on appelle le "père" et un plus petit, plus léger, que l'on appelle le "fils".
      
shukan
    
[shu : principal / kan : tronc]
tronc principal dans une composition à plusieurs troncs
takan
    
[préfixe ta : multi- / kan : tronc]
arbre avec plusieurs troncs, multi-troncs
zukuri
    
























[structure, style architectural (vient de tsukuru : construire, créer)]
équivaut à "en forme de" - zukuri faisant référence à l'apparence, la silhouette d'un autre objet désigné par le mot qui précède :

matsu-zukuri = en forme traditionnelle de pin [matsu : pin], applicable à un feuillu par exemple ;
sidare-zukuri = en forme de saule pleureur [shi : branche / dare : pendre, être suspendu = saule pleureur];
tama-zukuri = en forme de balle, de boule, d'oeuf [tama : bille, boule -comme dans aka-dama] ;
tako-zukuri = en forme de poulpe, de pieuvre [tako : octopus, pieuvre] ;
kasa-zukuri = en forme de parasol [kasa : ombrelle, parasol] ;
hoki-zukuri = en forme de balai [hoki : balai];
rosoko-zukuri = en forme de flamme [ro : cire / soku : chandelle] ; forme utilisée pour les gingko biloba.

les styles codifiés
bankan
    









[ban : qui s'allonge de façon tortueuse / kan : tronc]
style dans lequel l'arbre est à la fois trapu et contorsionné, avec un tronc enroulé sur lui-même, présentant des repliements parfois en épingle à cheveux

"C'est une forme qui dégage très fortement une puissance mouvementée. Le tronc épais et replié emmagasine une force à l'intérieur de l'arbre. La stabilité du nebari doit être nettement indiquée pour cette forme. Contrairement à la forme "chokkan épais", le bankan donne une stabilité dans le mouvement.
Le rapport D/H du diamètre de base du tronc (D) à la hauteur de l'arbre (H) s'approche de 1".

Oonuma Yasushi (revue Bonsaïka n°13 - 2000)
bunjin-gi
    
















[bun : littérature / jin : homme = homme de lettres, lettré / gi : arbre]
style "du lettré" ou literati

Arbre fin et élancé, dont le long tronc a une conicité faible ou absente, avec une ligne très expressive, formant des courbes ou des angles, voire des ruptures, et qui possède un feuillage réduit, situé dans son tiers supérieur.
"Le style bunjin est si libre qu'il semble défier les principes de l'art du bonsaï".
John Naka (Techniques du Bonsaï 1)
.
chokkan
    














[chok[u] : droit, raide / kan : tronc]
style "droit formel"

C'est un arbre au tronc parfaitement droit et vertical, d'où est proscrit tout mouvement et qui montre une parfaite conicité. Ce style, par sa puissance et sa majesté, convient particulièrement aux conifères (pin, cèdre, cyprès, cryptoméria, mélèze) mais aussi à certains feuillus (orme, érable trident, zelkova).
            
fukinagashi
    

















[fukinagashi : banderole, bannière, oriflamme, fanion (cf. fuki : souffler)]
style "battu par les vents"

Le mot japonais illustre la disposition des branches et de leur feuillage orientés d'un seul côté, dans le sens supposé du vent.
gohon-yose
    














[go : cinq / suffixe hon / yose : groupement, association]
style "forêt" ou "bosquet" (yose), avec un groupe de 5 arbres possédant des systèmes racinaires séparés
    
gokan
    














[go : cinq / kan : tronc]
style "cépée" ou multi-troncs (kabudachi) : bonsaï à 5 troncs se développant depuis une même souche, avec un racinaire commun
han-kengai
    













[han : moitié, demi / kengai : suspendu à la falaise]
style "semi-cascade", dans lequel l'arbre retombe à son extrémité au-dessous du niveau du nebari mais sans dépasser celui du fond du pot
hokidachi
    


















[hoki : balai / dachi, du verbe tatsu, se positionner debout = debout comme un balai]
style "balai", caractérisé par un tronc droit et court, avec des branches en rayons commençant à un tiers de sa hauteur

Ce style est surtout utilisé pour les espèces à feuilles caduques, notamment le Zelkova ou l'Acer palmatum kiyohime, qui s'y prêtent particulièrement bien.
   
ikadabuki
   


















[ikada : radeau / buki : qui sort, qui bourgeonne]
style en "radeau", où des troncs plus ou moins alignés se développent sur un ancien tronc couché à l'horizontale

D'abord alimenté par le racinaire original, le tronc se transforme par la suite en une longue racine rampante.
ishizuki ou ishitsuki
    


















[ishi : pierre, roche - tsuki, de tsuku : adhérer, coller à]
style où l'arbre a ses racines plantées dans la cavité d'une roche

Le plus souvent, ce style adopte l'apparence d'un paysage miniature, et ce sont plusieurs arbres -le plus souvent d'espèces différentes- qui sont plantés dans les trous et fissures de la roche.
L'ishitsuki est placé dans un pot plat (doban ou suiban), qui peut être rempli de sable ou d'eau.
   
kabudachi
   















[kabu : collet, souche volumineuse - dachi, du verbe tatsu, se positionner debout]
style "cépée" ou multi-troncs : bonsaï avec plusieurs troncs en nombre impair -trois au minimum- se développant depuis une même souche, avec un racinaire commun
kengai
    





















[kengai : suspendu à la falaise]
style "cascade", dans lequel l'arbre retombe, à son extrémité, en dessous du niveau inférieur du pot
        

Les Japonais distinguent plusieurs types de cascades :
dai-kengai : "forte" cascade, c. à d. avec un tronc coudé presque verticalement vers le bas;
gaito-kengai : cascade sur falaise ou en dôme ;
ito-kengai : tronc et branches tombant à la façon d'un faisceau de cordes ;
taki-kengai : cascade en chute d'eau ;
taka-kengai : cascade à troncs triples ou multiples.
korabuki
    


















[kora : carapace de tortue / buki : qui sort, qui bourgeonne]
style "cépée" ou multi-troncs, avec un groupe d'arbres resserrés, aux nebari fusionnés, issus d'une souche en forme de carapace de tortue

Le korabuki est assez similaire au kabudachi, mais la souche est bombée et massive.

    
kyūhon-yose
    













[kyu : neuf / suffixe hon / yose : association, groupement]
style "forêt" ou "bosquet" (yose), avec un groupe de 9 arbres possédant des systèmes racinaires séparés
    
kyūkan
    














[kyu : neuf / kan : tronc]
style "cépée" ou multi-troncs (kabudachi) : bonsaï à 9 troncs se développant depuis une même souche, avec un racinaire commun
moyōgi
       

















[moyo : incertain / gi : arbre]
style "droit informel" ou non classique

L'arbre pousse verticalement mais dans une forme sinueuse, les branches prenant naissance à l'extérieur des courbes.
       
nanahon-yose
      














[nana : 7 / suffixe hon / yose : association, groupement]
style "forêt" ou "bosquet" (yose), avec un groupe de 7 arbres possédant des systèmes racinaires séparés
       
nanakan
      














[nana : 7 / kan : tronc]
style style "cépée" ou multi-troncs (kabudachi) : bonsaï avec 7 troncs se développant depuis une même souche, avec un racinaire commun.
neagari
       


















[agari, du verbe agaru : se lever, se dresser / ne : racines]
style dans lequel les racines sont aériennes (c. à d. dressées au-dessus du sol) et apparentes
nejikan
      
















[ neji : ressort, vis / kan : arbre]
arbre dont le tronc est vrillé, les fibres du bois prenant une forme hélicoïdale

C'est une forme que prend naturellement le grenadier (Punica granatum), avec l'âge.
      
netsunagari
















[ne : racine / tsunagari : être lié, relié, connecté]
style, appelé aussi netsuranari, dans lequel une racine sinueuse et rampante émet des pousses qui deviennent des troncs connectés entre eux

"Le terme de netsuranari est similaire à un style radeau, sauf que la source des troncs verticaux n'est pas un arbre tombé, mais une longue racine de surface qui a produit des rejets."
John Naka (Techniques du Bonsaï 1)
sabamiki
      




















[saba : ? / miki : tronc]
style "tronc creux", où l'arbre présente une partie (ou la majeure partie) du tronc fendue ou creusée, pour un effet de bois mort - à ne pas confondre avec le style sharimiki où le tronc est écorcé sans être creusé.

Le sabamiki représente un arbre qui, dans la nature, a été endommagé ou fendu sous l'effet de la foudre ou de la chute de lourdes branches qui se sont détachées et ont entraîné une partie du tronc avec elles.
      
saikei
      





















[sai plante / kei : vue, scène]
"paysage planté", style où est reproduit en miniature, sur un pot plat ou une lauze, un paysage naturel en trois dimensions

Le saikei combine petits arbres et arbustes vivants avec roches, galets, herbes, mousses et eau (le plus souvent symbolisée par du sable fin) pour représenter un type de paysage particulier : un bord de mer avec des arbres tordus par le vent, une falaise avec des arbres enracinés, un vallon boisé traversé par une rivière, un sentier de montagne etc...
sanbon-yose
      














[san : trois / suffixe bon /yose : association, groupement]
style "forêt" ou "bosquet" (yose), avec un groupe de 3 arbres possédant des systèmes racinaires séparés.
sankan
      















[san : trois / kan : tronc]
style "cépée" ou multi-troncs (kabudachi) : bonsaï à 3 troncs se développant depuis une même souche avec un racinaire commun.
      
sekijoju
















[seki (kanji qui se lit aussi ishi) : pierre / jo : sommet / ju : arbre]
style "sur roche", désignant arbre planté sur une roche, que ses racines enserrent en épousant étroitement sa forme, avant de s'enfoncer dans la terre
    
shakan

















[sha : diagonale / kan : tronc]
style "penché", c'est à dire arbre au tronc plus ou moins incliné :
dai-shakan : bonsaï de style penché au tronc fortement incliné [dai : grand]
chu-shakan : bonsaï de style penché au tronc moyennement incliné [chu : moyen]
sho-shakan : bonsaï de style penché au tronc très peu incliné [sho : petit]
    
sharimiki
    





















[shari : écorcé / miki : tronc]
style "tronc écorcé", comme vieilli par les intempéries, avec un bel effet de bois mort - à ne pas confondre avec le style sabamiki où le tronc est non seulement écorcé mais creusé

Le sharimiki représente un arbre qui a connu des conditions extrêmes et vit seulement à l'aide de la fine bande d'écorce qui existe encore et qui fait le lien entre les branches et les racines.
Les yamadori ont de superbes shari naturels, mais on peut en créer en retirant l'écorce et en texturant et blanchissant le bois exposé pour imiter les arbres déchirés par les intempéries dans les montagnes.
    
sōju















[so : paire / ju : arbre]
ensemble de 2 arbres, avec des racinaires indépendants
    
sōkan




















[so : paire / kan : tronc]
style "double tronc", désignant un bonsaï qui a 2 troncs qui se développent sur le nebari avec un racinaire commun

Généralement le départ des deux troncs se fait au niveau du sol, mais il est aussi possible que le plus petit des deux arbres pousse sur le plus gros tronc, dans le premier tiers au-dessus du collet : on parle alors de tochu-sōkan
    
tachiki
    

















[tachi : se tenir droit / ki : arbre]
style "droit non formel"

C'est un arbre droit non classique, moins sinueux que le moyogi mais pas assez droit pour être un chokkan.
    
tanuki
    






















[chien viverrin]
assemblage réalisé par la main de l'homme, qui associe un arbre vivant à un arbre mort

On incruste un plant dans le bois mort, en le plaquant à l'intérieur d'une saignée naturelle ou creusée à cet effet et en l'y fixant solidement : il s'agit d'associer au mieux les 2 éléments pour qu'à terme ils fassent corps et que le "trucage" ne se voie plus.
Tanuki désigne un "chien viverrin", c'est à dire un animal qui ressemble à un raton-laveur mais qui est un canidé : ainsi il n'est pas ce qu'il paraît. Le terme s'applique donc aussi à un bonsaï articiellement fabriqué, mais dont l'illusion est parfaite s'il est bien réussi.

uromiki
    















[uro : trou / miki : tronc]
style "tronc creux", avec des trous ou cavités qui traversent le tronc, révélant du bois mort plus ou moins dégradé - variante du style sabamiki
    
yose
    









[groupement, association]
désigne des styles qui regroupent des arbres aux systèmes racinaires individuels, toujours en nombre impair, au-delà de 2

Pour deux arbres, on a un nom particulier : soju.
Mais pour trois arbres et au-delà, le nom du style est composé de la manière suivante : un chiffre + le suffixe hon (ou bon) + yose :
san-bon-yose : groupe de trois arbres ;
ho-hon-yose : groupe de cinq arbres ;
nana-hon-yose : groupe de sept arbres ;
kyu-hon-yose : groupe de neuf arbres.
yoseue
    

















[yose : groupement, association / ue : planter]
style "forêt" au sens strict, constitué d'un ensemble d'arbres indépendants les uns des autres, répartis de façon naturelle, réunis en petits groupes ou isolés

On parle de yoseue à partir de onze arbres.
SUBSTRATS
akadama
    














[aka : rouge / tama : boule, bille (de terre)]
terre argileuse de couleur brun rougeâtre d'origine volcanique, qui est cuite puis concassée en grains de différentes granulométries
Sur les sacs, le nom du substrat est indiqué en très gros caractères, ici en écriture horizontale :

Le dernier caractère indique qu'il s'agit d'une terre, et non d'un sable (ou roche), qui serait noté
.
kanuma
















terre acide très légère, à la consistance à la fois douce et poreuse, extraite dans la région de Kanuma au Japon, et dont la couleur plutôt blanchâtre devient jaune une fois hydratée

Le kanuma convient à la culture des bonsaïs acidophiles comme les azalées.
Sur les sacs, le nom du substrat est indiqué en très gros caractères, ici en écriture horizontale :
.
Le dernier caractère indique qu'il s'agit d'une terre, et non d'un sable (ou roche), qui serait noté .
karuishi
    













pumice japonaise, roche d'origine volcanique neutre

On utilise aussi le nom keiseki.

Sur les sacs, le nom du substrat est indiqué en très gros caractères, ici en écriture horizontale :
.
Le dernier caractère indique qu'il s'agit d'une roche, et non d'une terre, qui serait notée .
ketotsuchi
    

















[tsuchi : boue, argile, terre]
argile japonaise noire, grasse et collante, ramassée dans le fond des rizières

Le ketotsuchi ou keto est utilisé pour la fixation des arbres plantés sur roche (ishitsuki) ou pour former des bordures retenant le substrat dans les plantations sur lauze. Il est également utilisé pour la création de kokedama ou de kusamono.
Sur les sacs, le nom du substrat est indiqué en très gros caractères, ici en écriture verticale :

Le dernier caractère indique qu'il s'agit d'une terre, et non d'un sable (ou roche), qui serait noté
kiryūzuna

















sable ou plutôt gravier de rivière japonais, dur et très drainant

Le kiryu évite le compactage du sol et l'accumulation d'eau au niveau des racines, il est surtout utilisé en mélange pour les pins et autres conifères

Sur les sacs, le nom du substrat est indiqué en très gros caractères, en écriture horizontale ici :

Le dernier caractère indique qu'il s'agit d'un sable (ou roche), et non d'une terre, qui serait notée